À Couthures, un festival et des combats pour la liberté d’expression
La plus grande rédaction à ciel ouvert, chez nous
Le Festival international du journalisme commence aujourd’hui, à Couthures-sur-Garonne. Pendant trois jours, notre département accueille la plus grande rédaction au monde.
Le Conseil départemental de Lot-et-Garonne est partenaire aux côtés de la Région Nouvelle-Aquitaine, Val de Garonne Agglomération, Marmande, et bien sûr Couthures-sur-Garonne où le festival a élu domicile depuis bientôt 10 ans.
Pendant trois jours, sous le parrainage du groupe Le Monde et Le Nouvel Obs, plus de 200 rendez-vous, en bord de Garonne et dans une ambiance conviviale, permettent d’aborder les grands enjeux contemporains depuis « le casse-tête des déserts médicaux » jusqu’à des « Agricultrices (qui) viennent parler de leur métier et de leurs espoirs » en passant par « l’information en milieu rural ». En somme, des sujets qui nous intéressent toutes et tous.
En plus de ces rendez-vous, des projections de films et de documentaires, des ateliers, des spectacles et des expositions constituent un copieux programme où chacun trouvera de quoi débattre, penser et partager. Personnellement, je suis très attachée au Festival junior pour familiariser les plus jeunes aux questions de la presse, de la liberté d’expression, de la formation de l’esprit critique ou des risques de manipulation de l’opinion.
Ces rendez-vous sont d’autant plus nécessaires que la liberté de la presse est en danger et doit être inlassablement défendue contre d’incessantes attaques, frontales ou insidieuses.
Pour Christophe Gleizes, Serge Oulon et tous les autres
Ces menaces contre la liberté de la presse ne sont pas vagues ou lointaines. Elles nous affectent directement. Christophe Gleizes, journaliste indépendant, vient d’être scandaleusement condamné à sept ans de prison pour « apologie du terrorisme » en Algérie.
Originaire d’Agen, Christophe a été arrêté en mai 2024 puis placé sous contrôle judiciaire pendant 13 mois avec interdiction de quitter le territoire algérien. Christophe a tout simplement exercé son métier de journaliste en préparant un article sur un club de football : la Jeunesse Sportive de Kabylie. Ce contrôle policier puis cette décision judiciaire sont scandaleux.
Une pétition est en ligne. Je vous invite à signer et à faire signer cette pétition qui rappelle à l’enfant du pays notre soutien dans cette épreuve et notre attachement à ce qu’il représente : la liberté de la presse bâillonnée.
Au moment où s’ouvre le Festival, nous pensons aussi à Serge Oulon qui était invité du Kiosque International il y a trois ans. Serge Oulon est le directeur de publication du journal d’investigation L'Événement au Burkina Faso. Le 24 juin 2024, il a été enlevé chez lui par une dizaine d’hommes. Depuis, personne n’a de nouvelles. Le Festival lance donc un appel à sa libération à diffuser le plus largement possible.
En Lot-et-Garonne, pas-à-pas, nous construisons un avenir solidaire et inclusif. En cette fin de semaine, nous veillerons à ce que la liberté de la presse et la liberté d’expression nous accompagnent.