1er mai : encore tant à défendre et à conquérir

 

« Le passé d’un peuple n’est jamais improductif, il est comme la couche profonde d’un sol labourable ; les nouvelles moissons se nourrissent des soleils du jour et des réserves anciennes du sol ». En ce jour de fête du travail, ces mots de Jean Jaurès résonnent encore. Le 1er mai honore celles et ceux qui, chaque jour, font vivre notre société. Cette journée est aussi le rappel collectif et universel des luttes sociales, toujours coûteuses, menées par les générations qui nous ont précédés, et dont les victoires ont forgé nos droits.

Un héritage à défendre

La réduction du temps de travail, les congés payés, la retraite par répartition, la Sécurité Sociale, la médecine du travail : ces droits sont issus d’une histoire de conquêtes, d’efforts collectifs et d’engagements. S’ils forment aujourd’hui le socle de notre cohésion sociale, ces droits ne sont pas immuables : précisément parce qu’ils ne nous ont pas été offerts. Plus que des acquis, ces droits sont des « conquis » sociaux. Ils doivent être défendus et renforcés à l’aune des enjeux contemporains. Les mutations du monde du travail – numérisation, télétravail, précarisation, fragmentation des statuts – appellent à une vigilance accrue et à de nouvelles luttes.

Plus que la “valeur travail”, la défense de la valeur du travail

Les applaudissements aux “premières lignes” en 2020, nous le savons, ont laissé bien peu de traces dans la reconnaissance réelle aux essentiels de la France : soignants mais aussi personnel éducatif, personnel de l’accompagnement social et, comme pour souligner la pertinence des mots de Jaurès, agriculteurs - celles et ceux qui chaque jour, s’emploient à maintenir fertile la terre qui nous nourrit. Cette juste reconnaissance passe nécessairement par une amélioration des conditions de travail, une reconnaissance accrue des métiers, une écoute active des contraintes spécifiques qui pèsent sur chacun, un système de retraites juste et solidaire, une lutte résolue contre les inégalités salariales et les discriminations.

Une mobilisation pour l’avenir

Il y a alors encore tant à conquérir, tant à gagner, pour que chacun puisse vivre dignement d’un travail rémunérateur, émancipateur, servant véritablement l’amélioration des conditions de vie de tous. La commémoration du 1er mai nous oblige, encore davantage chaque année, à faire vivre nos espoirs, dans un monde en pleine mutation. Protéger les « conquis » sociaux, valoriser le travail, garantir la dignité de chacun : ces ambitions que nous devons porter collectivement sont les conditions des soleils de demain.

 
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